Préhistoire d’une terre et de ses hommes

Près de la Hague

Le littoral autour du cap de la Hague. Lors des périodes glaciaires, la Manche se traversait à pied

Les premiers hommes (des pré-Néanderliens) arrivent dans la région 500 000 ans avant notre ère. En la quasi absence de squelettes – ils n’ont généralement pas subsisté -, les archéologues devinent leur présence à travers la découverte de silex taillés et de traces de foyers. Ces hominidés se nourrissent grâce à la cueillette et à la pêche. Ils chassent également mais, en bons charognards, ne dédaignent pas les cadavres d’animaux abandonnés par d’autres prédateurs ou rejetés par la Seine.

Durant le long paléolithique, le futur territoire normand présente à certaines époques des paysages complètement différents du nôtre. Le climat est en effet très variable : les périodes tempérées alternent avec les glaciations. Pendant ces périodes froides, le sol est couvert d’une steppe ponctuée de quelques pins et de bouleaux. A cause de la froideur, les hommes préfèrent abandonner la région et la laisser aux mammouths.

Entre 9200 et 8000 avant notre ère, le climat actuel s’installe progressivement. Les forêts de feuillus et les prairies remplacent la steppe. Alors sur place, Homo sapiens trouve dans les fruits du noisetier et du chêne de quoi assurer sa survie alimentaire. Aidé d’une redoutable arme, l’arc, il chasse également cerfs, chevreuils et sangliers en concurrence avec les ours, les loups ou les lynx de la région.


 Le biface

BifaceC’est l’un des outils de silex les plus courants. Véritable couteau suisse de l’homme préhistorique, il peut aussi bien servir à couper du bois, à dépecer des animaux qu’à creuser ou percer. Ses deux faces sont taillées d’où son nom. L’homme a alors acquis les notions d’esthétisme et de symétrie.

La grotte de Gouy

La grotte de GouyDécouverte majeure dans la région, ce boyau creusé dans le calcaire voisine le bord de la Seine (à 10 km au sud de Rouen). Les hommes y ont séjourné à la fin du Paléolithique comme le prouve les gravures en creux sur les parois. On distingue notamment des aurochs. Jusqu’à très récemment, ces traces constituaient les manifestations les plus septentrionales de l’art pariétal. Contrairement à l’imagerie populaire, les hommes préhistoriques n’habitaient pas toujours dans les grottes ; la découverte de traces de huttes dans les vallées normandes et à Saint-Germain-des-Vaux l’atteste.


 La Normandie avant les Normands

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