La Révolution française

Charlotte Corday

Charlotte Corday devant le tribunal révolutionnaire. A l’image de cette Normande qui avait assassiné Marat, la Normandie compta de nombreux contre-Révolutionnaires (caricature anglaise de 1793 – Wikimedia Commons).

En quelques années, la Révolution française réalise une refonte politique totale du pays : abolition des privilèges (autrement dit impôt pour tous et fin du régime seigneurial), constitution de municipalités dans les villes et villages, mise en place d’une monarchie parlementaire puis d’une république (en 1792).

Surtout, les Révolutionnaires achèvent un processus engagé depuis plusieurs siècles par la monarchie : la disparition de la Normandie. La province est découpée en cinq départements (Seine-Inférieure, Eure, Calvados, Orne et Manche) et sa coutume particulière est abolie.

Pendant cette période de grands bouleversements, la Normandie, contrairement à d’autres régions, montre un visage plutôt paisible. Peu de violences, pas de massacres. L’été 1789, celui de la prise de la Bastille et de la Grande Peur, échauffe toutefois les esprits normands, excédés par la crise économique, la disette et la résistance des privilégiés aux réformes. Une nouvelle flambée violente (l’insurrection fédéraliste) se produit au milieu de l’an 1793 mais s’éteint en moins de trois mois. Finalement, la menace la plus sérieuse à la tranquillité de la province provient de la chouannerie qui multiplie vols et assassinats contre les partisans de la Révolution, notamment dans le Bocage ornais. À l’origine de la rébellion des chouans : les levées d’hommes pour la guerre, la cherté du blé et la politique de déchristianisation.


La bataille de Brécourt

Bataille de la Révolution13 juillet 1793, au château de Brécourt, près de Pacy-sur-Eure. L’armée fédéraliste de Normandie s’y est installée avant d’attaquer la ville voisine de Vernon et de marcher sur Paris. Son chef Joseph de Puisaye profite de ce moment de relâchement pour se rendre dans son château voisin de Ménilles tandis que ses soldats visitent les caves du château de Brécourt. C’est le moment que choisissent les Vernonnais pour lancer une offensive surprise. En quelques coups de canons, les fédéralistes, laissés sans commandant et sûrement un peu assoupis par le vin, se débandent. Au terme du combat, on ne trouve aucun mort sur le champ de bataille. Brécourt y gagne le surnom de « bataille sans larmes ».

Napoléon et la Normandie

napoléonQuelques mois après son coup d’État, Bonaparte met fin à la chouannerie en Normandie. À Alençon, il tend un guet-apens au chef des chouans le comte de Frotté. Alors que celui-ci vient négocier une pacification, il est traîtreusement capturé puis fusillé le 18 février 1800. La chouannerie ne se relèvera jamais de la perte de son chef. Devenu empereur, Napoléon visite plusieurs fois la Normandie car il veut s’assurer que la province a les moyens de résister à un débarquement anglais. Il voit notamment à Cherbourg l’achèvement d’un chantier titanesque : la construction de la grande digue qui doit protéger le port militaire.


La Normandie contemporaine

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