Détail du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen (XIIIe-XIVe siècle). La richesse des campagnes normandes fournit les revenus qui assurent la construction des cathédrales gothiques.
A partir de 1204, le roi de France est le nouveau maître de la Normandie. Ce changement de souveraineté ne perturbe pas fondamentalement la vie de la région et de ses habitants. Le duché garde une certaine autonomie : il dispose de sa propre coutume et conserve quelques-unes de ses institutions (l’Échiquier par exemple). Les Normands se soumettent sans chercher à retrouver la domination de leur ancien prince, le roi d’Angleterre. En 1256, pendant deux mois, saint Louis effectue une tournée à travers toute la Normandie pendant laquelle il contribue à régler les problèmes des Normands. La popularité du roi assoit le nouveau pouvoir.
Toutefois, c’est sûrement la prospérité qui facilite le processus d’intégration de la Normandie au royaume de France. L’essor économique se poursuit. Rouen et Caen développent une industrie drapière qui exporte jusqu’en Méditerranée tandis que le pays de Bray et le pays d’Ouche se spécialisent dans la production métallurgique. Sous le règne de Saint Louis (1226-1270), on défriche encore et les dernières paroisses normandes sont créées.
Grâce à la croissance des campagnes, les évêques de Normandie disposent de revenus accrus (notamment le produit des dîmes). Ils entreprennent alors la reconstruction de leur cathédrale. Le XIIIe siècle est la grande période de reconstruction de ces édifices en style gothique (Rouen, Lisieux, Coutances, Bayeux).
Des Normands à Paris
Après la conquête de 1204, le royaume de France assimile peu à peu le duché de Normandie. Preuve de cette intégration, quelques Normands parviennent au XIVe siècle à entrer dans l’entourage du roi. Ainsi Enguerrand de Marigny, noble du Vexin, devient l’un des principaux collaborateurs du capétien Philippe le Bel (1285-1314). Robert Bertran, baron de Bricquebec en Cotentin, est nommé maréchal de France en 1325.
